je double

❝Sur la lampe qui s’allume. Sur la lampe qui s’éteint. Sur mes maisons réunies. J’écris ton nom .❞ - Éluard

Tu es ici, à dormir, manger et t’asseoir. Des heures, immobile, à brasser du rien. Dans ta forteresse de solitude, à la recherche de choses vraies, tu penses à ta damnation prochaine.

Sans bouger, tu déranges tout ce qui allait vers la perfection.

photographie @ al, fenêtre sur château, Québec.

Tu sais bien que c’est à la fois possible mais nullement supportable. Tu te livres en des mots-clés dont tu renies les serrures, tu chantes en hiéroglyphes.

Tu ne veux rien atteindre.

Que vais-je faire maintenant de mes rêves? À vrai dire, je préfère écrire des choses amples qui me cachent derrière des formes grises. Je n’exige rien de l’obscurité juste qu’elle me montre le chemin vers mon lit. Mon âme est rompue de désir.

Je vis graduellement, une bouchée à la fois. Je roule dans l’espace sans gravité. Je ne suis pas de nature à croire. J’ai fait le plus urgent : j’ai prié. Tu dois rire de cet effort. Tu es passé si proche sans me regarder. Tu t’es retourné pour me lire. Et, j’ai fui la blessure de ne pas avoir été reconnue.

Photographie @ al, Rue vers le château, Québec

Tu ne le sauras jamais. Et ce sera par ta faute encore une fois. Demain, tous les jours, à l’heure maudite, tu m’attendras au lieu de la séparation, à l’heure de la rencontre. Tu accuseras la foule, le mauvais sort, mais tu sais que c’est ton hésitation la raison profonde. Tu as douté de l’amour. Le bonheur allait perturber ta vie. Tu te méprises de pareils calculs. Frisson, trahison, repentir. Et moi seule à me reposer dans ta confortable indécision.

Je songe parfois à en faire un livre, mais on annonce l'automne …